Description
Ce récit nous entraîne en prison où l’auteur purge une peine pour avoir tué une jeune fille alors qu’il était ivre au volant. Du début de l’incarcération jusqu’à la veille de sa sortie, l’histoire nous plonge dans la descente aux enfers jusqu’à la remontée d’un homme qui ne pourra jamais s’affranchir du crime qu’il a commis. Au-delà des murs des différentes maisons de détention, le récit va nous conduire au tréfonds de l’âme humaine avec une honnêteté sidérante, une lucidité qui fait mal, une émotion propre aux meilleurs romans. Lumineuse à bien des endroits, la plume passe de l’analyse à la philosophie, à l’humour, à l’autodérision et au pur délire de façon harmonieuse. La voix du détenu est forte, personnelle, unique, percutante, surprenante et réussit à nous captiver avec ses élucubrations. Son regard implacable sur lui-même est d’une profondeur et d’une honnêteté rarement atteintes. Parfaitement dosé et sans pathos, intelligent, drôle, émouvant. Un petit verre de soleil en même temps qu’un abîme.
Après un accident d’auto causé par l’alcool, Terry W. Gravel s’en sort indemne. Pas sa victime. L’espace d’un instant, tout son passé s’efface, du moins tout ce qu’il avait fait de bon, de philanthropique. Désormais considéré comme un criminel, tous ses mauvais coups, eux, sont déterrés et demeureront, tel un code barre qui vous colle à la peau et qui vous décrit comme le plus gros des tas de merde. Parce que, pour lui, le pire de l’emprisonnement était l’interdiction de communiquer avec le monde extérieur, il devenait impératif de remédier à cette torture mentale, et ce, de n’importe quelle façon et à n’importe quel prix. Alors, il enregistrera sur une feuille, à la manière d’un journal de bord, le travail introspectif du prisonnier qu’il est. Il témoignera de ses faiblesses, de ses carences, de ses péchés, de la honte et de la haine qu’il ressent envers lui-même. Finalement, s’il n’avait pas su se distancier du fond beaucoup trop pathétique de l’histoire, ce manuscrit n’aurait jamais pu voir le jour. La solution pour lui, c’était de faire un peu d’esprit, pour éloigner les sanglots. La rédaction de ce récit est le résultat d’une quête menée par un homme à la recherche d’une solution qui lui permettrait enfin d’être en harmonie avec lui-même, sans sa fiole.