Description
Nestor Turcotte est né dans le petit village de Saint-Adelme, à 12 kilomètres de Matane. Toute sa vie, il a travaillé dans le domaine de l’enseignement. Il a gravi tous les échelons du monde de l’éducation: primaire, secondaire, collégial et universitaire.
Professeur pendant près de vingt-cinq ans au niveau collégial, il enseigna la philosophie réaliste. En plus des programmes réguliers, il donna de nombreux cours complémentaires touchant particulièrement des questions métaphysiques: le problème de l’athéisme, le marxisme, le problème de l’existence de Dieu, le problème du mal, etc.
Conférencier et animateur recherché, Nestor Turcotte continue son métier: former des esprits éclairés, faire germer des chercheurs de vérité. Les « rapaillages » veulent poursuivre cette oeuvre d’humanité.
Je suis né sur une terre. Cinq cents acres, 45 vaches à traire à la main, matin et soir. Lever à 5 heures. Coucher à 21 heures.
J’ai appris à composer avec la succession des saisons: l’air parfumé du printemps, les vents chauds d’été enveloppant les champs, les paysages colorés d’automne s’éclatant au bout du rang, les froidures de l’hiver cachant mon pays d’un épais manteau blanc. La terre me donne mon élan.
Pas encore adolescent, je cultivais mon jardin. J’embrassais la terre comme si elle était la compagne de ma vie. Je la travaillais de mes mains. Je traçais les sillons et j’attendais patiemment que les graines pointent dans la brise du matin, me faisant ainsi signe que c’était plein de vie là-dedans.
À genoux, je désherbais mon jardin et, comme en prière, je lui parlais, le félicitais de faire une si belle oeuvre sans commandement. Tout simplement parce que la vie commence toujours en petit, gardant son secret d’émerveillement. Dans l’attente, j’attendais l’enfantement.
J’ai toujours mon jardin. Je contemple en lui mes années d’antan. Ma terre est une méditation depuis longtemps. Tout finit dans la terre. En attente du Grand Événement.